Adolphe-Félix CALS • Falaises, les environs de Dieppe
(Paris, 1810 – Honfleur, 1880)
© Crédits iconographiques Région Normandie /Inventaire général/Patrick Merret – Léonie Hamard
Description :
1862
Huile sur toile, 21 x 34 cm
Dimensions avec cadre : 39,3 x 53,2 cm
S.b.d.
Numéro d’inventaire : PN 997.5.1
Cals a peint les falaises de Normandie à Villerville et à Dieppe en 1862, l’année de sa rencontre avec Jongkind liée à un séjour à la ferme Saint-Siméon, et en 1874, après son retour définitif en Normandie. Beaucoup de ses œuvrettes merveilleuses ont été recueillies par son mécène, le comte Doria, et ses amis et biographes, Arsène Alexandre, Victor Vignon. Ces derniers se sont attachés à transcrire sa pensée ainsi que les données de sa technique.
Le moindre petit tableau est, pour Cals, une marche vers la solitude. Indifférent à ce qui pouvait plaire au public, il trouvait son bonheur à faire sa peinture en toute liberté. «J’ai une sorte de passion qui me trouble, qui m’exalte, qui me fait voir toutes choses dans leur ensemble vague et, si j’ose dire, poétique, mais j’ai toutes les peines du monde à préciser quelque chose, à formuler : c’est pour moi un travail inouï où les détails ne se dévoilent que petit à petit, de la façon la plus douloureuse et en même temps avec un bonheur infini? […].»
Plutôt claire, comme dans cette vue des falaises aux environs de Dieppe, ou plutôt sombre, il cherche avant tout la justesse dans l’harmonie et, comme ses amis des rencontres de Saint-Siméon, se méfie de l’éclat et de la sonorite. En «bon ouvrier » – le terme est de Gustave Colin , il procede par touches juxtaposées, franches et fermes, sans accent, avec le modelé d’un dessinateur qui aurait supprimé les aspérités du crayon. La méthode de Cals est d’une extrême «propreté » : «Il voulait affirmer par un dessin souvent précieux tout ce qui l’intéressait et le charmait dans le motif qu’il venait de choisir. Par des traits généraux, au fusain ou au blanc, il indiquait les masses. La détermination des volumes était alors pour lui une très importante préoccupation. Ces volumes établis, il fouillait alors de plus près la ligne, à l’aide de multiples traits hésitants, touffus, emmêlés afin d’en faire ressortir seulement les accents les plus affirmés […].»
Loin des sollicitations de la commande, Cals peint dans l’immensité du sujet, la précision descriptive. Il a déjà, comme Monet, l’intuition de ces harmonies claires qui enveloppent le motif. Il s’attache à la traduction du charme tranquille que lui procure l’image et c’est ainsi que le moindre tableautin devient allégorie personnelle du bonheur.