La terre normande

La terre normande a dès le XVIIIe siècle une image littéraire de richesse. La topographie entre en force et, avec elle, les stéréotypés du verger et du pommier. Dans ses Trois essais sur le beau pittoresque, William Gilpin indique ce qui, pour le peintre, peut frapper dans la nature. Il nourrit ainsi la vision de données nouvelles qui viennent s’ajouter aux sites architecturaux et aux surprises de l’urbanisme encore médiéval des villes normandes. C’est ainsi qu’à côté des Voyages pittoresques et romantiques de l’ancienne France de Taylor, prolifèrent des récits d’espace comme autant de promenades descriptives qui ouvrent la lecture du paysage à la visée pittoresque. Les éléments qui composent la nature se font objets et deviennent remarquables dans leurs conjonctions de formes ou de couleurs. Ces récits sont l’œuvre, selon le terme forgé par Gilpin lui-même, des premiers touristes, principalement des Anglais, qui débarquent après la paix d’Amiens en 1802 et se répandent naturellement en Normandie avant d’atteindre Paris.