Louis-Alexandre DUBOURG • La Jetée à Villerville-sur-Mer

Contrairement à son ami Boudin, Alexandre Dubourg ne place jamais très loin les personnages dans le paysage. Ce sont encore leurs gestes et leurs poses qui conduisent la composition dont la dominante réaliste, plus qu’un parti pris intellectuel, évoque le modeste besoin de se rattacher au sujet.

Sa formation classique en fait déjà un excellent portraitiste lorsque le peintre revient définitivement à Honfleur après ses quelques années parisiennes.

Dubourg participe de cet impressionnisme gris dicté par l’écoute même des changements imperceptibles dans le ciel et le sable de l’estran. L’exactitude topographique, la restitution du geste professionnel, la pose ébahie chez lui ne relevent d’aucune détermination particulière dans la vision réaliste. Le sérieux du dessin est fait de retenue qui parfois, mais rarement, s’appuie sur la rhétorique d’une image déjà vue chez d’autres. Dans une même veine chromatique, le réalisme de Dubourg est une manière de se tenir en réserve de la peinture, tandis que Boudin, à l’opposé, prenant appui sur le trait vif et sur la tache, verse vers une compréhension naturaliste des microcosmes quotidiens.

Il y a dans cette ville de Honfleur des années impressionnistes un quatuor de peintres adeptes de ces petites musiques du demi-ton : Boudin est vif et percutant, Cals fait remonter le silence à la surface, Pécrus anime ses surfaces de tranquilles vibrations tandis que Dubourg, le plus humblement, laisse dans ses motifs un fourmillement de détails qui, par leur discrétion, ne se formulent jamais en anecdote.