Johan Barthold JONGKIND Laveuses au bord de la rivière

(Latdorp, Hollande, 1819 – Grenoble, 1891)

Tableau Laveuses au bord de la rivière

© Crédits iconographiques Région Normandie /Inventaire général/Patrick Merret – Léonie Hamard

Description :
vers 1862
Huile sur panneau, 27 x 41 cm
Dimensions avec cadre : 43 x 55,2 cm

S.b.g.
Numéro d’inventaire : PN 998.1.1

Originaire des Pays-Bas, Jongkind y fait son apprentissage de paysagiste précis et respectueux du motif, héritier d’une longue tradition. Il fait en 1845 à La Haye la connaissance d’Eugène Isabey et suit le peintre dans son atelier à Paris en 1846. En 1850, Jongkind a déjà réalisé une série de tableaux autour de la Seine. Son approche du paysage constitue un de ces tournants imperceptibles et néanmoins déterminants dans l’évolution de la peinture du paysage. Il détache des demi-tons bronze qui font surgir les variations atmosphériques, exacerber la luminosité et surtout disposer avec une incroyable dextérité de petites taches de couleur qui, à distance, s’installent magnifiquement dans la composition. A la frontière du romantisme, du pittoresque et du miroir de l’âme, il semble toujours garder un peu de la manière d’Isabey.

En juin, il voyage en Haute-Normandie, Fécamp, Yport. De là viennent de nombreuses esquisses et dessins, mais aussi quelques tableaux dont ces Laveuses au bord de la rivière. Il en existe un dessin préparatoire au musée du Louvre. Le charme très à l’anglaise de cette vue normande, dû au traitement assez élégiaque de la partie gauche – bouquet d’arbres, maison, chemin et figures au bord de l’eau –, semble réduit dans ses effets par la même unité de valeur de la partie composée par la rivière, la forêt et le ciel. Les touches filées sont juxtaposées plus que fondues. La lumière des fonds éclaircit la palette. La disposition des figures dans le paysage est encore liée à la tradition hollandaise mais elle est regardée de près; on voit tout le travail qu’a mené le peintre dans cette atmosphère de gravité, de labeur, de tristesse et d’héroïsme quotidien que l’on retrouve chez tous les peintres qui ont tourné autour de la ferme Saint-Siméon, Boudin, Courbet, Dubourg et surtout Cals, dont l’amitié et la patience ont pu lui épargner quelques excès fatals.