Claude MONET • Étretat
(Paris, 1840 – Giverny, 1926 )
© Crédits iconographiques Région Normandie /Inventaire général/Patrick Merret – Léonie Hamard
Description :
vers 1864
Huile sur toile, 27 x 41 cm
Dimensions avec cadre : 48,3 x 62 cm
S.b.m.
Numéro d’inventaire : PN 1999.3.1
En 1861, Claude Monet part au régiment en Afrique. Il avait tiré un mauvais numéro à la loterie militaire, il ne lui fut donc pas acheté de remplaçant. Parisien, élevé en Normandie, habitué aux brumes et aux fraîcheurs de la Manche, il supporte mal le climat et revient deux ans après. En 1864 il est au Havre, sans grands moyens. Il s’est exercé à d’autres motifs en plein air à Honfleur et fait découvrir à son ami Bazille la côte de Grâce et la ferme Saint-Siméon. On connaît de cette même année deux vues d’Etretat, premières d’une longue série de quatre-vingt-trois tableaux aujourd’hui répertoriés.
L’étude de la falaise d’Etretat se distingue de celles réalisées à Honfleur par cette attention naissante au luminisme obscur de la matière, proche encore de l’esprit de Courbet. D’emblée Monet élimine toute trace de vie quotidienne et de pittoresque pour se concentrer sur l’unité de lieu que représentent la mer et la falaise. Elles furent la toile de fond de son existence. C’est là qu’il a pris «les couleurs de l’air, le secret des brouillards ». Le paysage est cadré avec une logique qui n’est pas de motifs mais de rapports entre des plages d’une même unité chromatique. La touche encore indéfinie dans sa dynamique met en avant la simplification des formes, même si dans le ciel se propage déjà une division naturelle des tonalités par le jeu de couleurs complémentaires. Loin encore des grands poèmes lyriques des années 1880, Monet explore avec minutie et rigueur les textures pour faire apparaître la lumière froide qu’elles contiennent.
La configuration rocheuse est celle de la Porte d’Amont, la plus rude par son absence de pittoresque, saisie au soleil couchant. Monet profite du contraste du clair-obscur pour enrichir toutes les valeurs du monochrome, avec une économie de moyens qui reflète le caractère personnel et solitaire de sa vision, dans une période où la réalisation de tableaux pour le marché posait des problèmes d’argent.
Franck-Myers BOGGS • Dieppe, l'épave
(Springfield, Ohio, 1855 – Meudon, 1926)
Description :
vers 1884
Huile sur toile, 38 x 54,8 cm
Dimensions avec cadre : 54,5 x 70 cm
S.b.g.
Numéro d’inventaire : PN 2001.1.2