Théodule RIBOT Huîtres et timbale

(Saint-Nicolas-d’Attez, 1823 – Colombes, 1891)

Tableau Huîtres et timbale

© Crédits iconographiques Région Normandie /Inventaire général/Patrick Merret – Léonie Hamard

Description :
vers 1859
Huile sur toile, 32,5 x 40,5 cm
Dimensions avec cadre : 48 x 56 cm

S.b.d.
Numéro d’inventaire : PN 996.5.2

Exact contemporain de Boudin, élève de Glaize, présent dans la première génération des peintres réalistes, artiste à la manière libre et à l’esprit ouvert, Théodule Ribot avait tout pour adhérer aux grands thèmes de la peinture moderne et devenir, par l’énergie et la fougue de sa technique, un des artistes les plus remarquables de sa génération. La pratique régulière de la copie, la fréquentation passionnée de la galerie espagnole de Louis-Philippe au Louvre, vinrent alourdir dans les années 1860 son itinéraire prometteur.

Malgré une manière expressionniste, celle de Paul Huet, de Charles Daubigny qui, loin des feux de l’actualité de la critique, touche à l’essence, Ribot ne se départit pas de son goût pour le clair-obscur, pour les sujets religieux et les compositions dans l’esprit et la manière de Ribera. Il y a pourtant quelque forte vérité paysanne saisie dans ces Huîtres et timbale peintes probablement lors d’un séjour à la ferme Saint-Siméon en 1861 en compagnie de Boudin, l’ami de toujours qu’il connaissait depuis dix ans déjà. Comme Antoine Guillemet, Ribot est l’ami des peintres novateurs, tel Monet qu’il rencontra en 1864 à Honfleur, mais il reste profondément attaché à la tradition du Salon où il continue d’exposer régulièrement.

À propos du Salon de 1868, Paul Pierre parle de ses pla giats magnifiques comme si le peintre, si moderne, si proche de la physique de la nature dans sa touche, ne parvenait pas à représenter les sujets qui n’appartiennent pas déjà à la peinture. Voilà pourquoi Paul Mantz l’interpelle magnifiquement : «Nous demandons en grâce à M. Ribot de descendre de son petit jardin d’Argenteuil, de faire poser, en pleine lumière, le premier modèle venu et de chercher l’ombre légère, la demi-teinte attiédie, le reflet transparent. Il ne sera point déshonoré pour avoir étudié un jour ce que Véronèse adora toute sa vie. »